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Primo-accédants 2025 : le grand retour ?

Les primo-accédants en 2025, plus jeunes, mieux accompagnés, et toujours en quête d’une maison à prix abordable, même loin des métropoles.

Boostés par un PTZ élargi et des taux encore attractifs, les primo-accédants redessinent le marché immobilier en 2025. Qui sont-ils ? Où achètent-ils ? Quelles aides activent-ils ? Voilà comment concrétiser leur rêve d’achat immobilier.



Après plusieurs années d’incertitudes, les primo-accédants signent un retour remarqué sur le marché immobilier français. Dans un contexte économique et géopolitique tendu, ces nouveaux acheteurs bénéficient de conditions de financement assouplies, de dispositifs publics renforcés et d’un soutien accru des banques et promoteurs. Qui sont ces Français qui réalisent leur premier achat immobilier ? Quelles sont les aides dont ils peuvent bénéficier ? Analyse d’un mouvement de fond, nourri d’aspirations profondes mais contraint par une réalité économique parfois rugueuse.  

Un retour dans la lumière de la primo-accession

  Selon les dernières données de la Banque de France, les primo-accédants représentent 52 % de la production de prêts immobiliers en avril 2025, contre 50 % en 2024, et seulement 40 % quatre ans plus tôt. Un regain d’intérêt évident qui s’explique par une conjoncture momentanément favorable au financement de l’achat immobilier : taux de crédit en baisse pendant plus d’un an, apaisement temporaire des prix de l’immobilier, et dispositifs publics incitatifs.
Ce phénomène est renforcé par une volonté politique claire. Valérie Létard, ministre chargée du Logement, le souligne : « Ma volonté profonde est de relancer l’accession à la propriété pour tous, en particulier pour les ménages les plus modestes. »  

Le profil du primo-accédant en 2025 : stable mais segmenté

  Le portrait type du primo-accédant en 2025 reste proche de celui de l’an passé : 36 ans, en couple, avec un revenu mensuel de 4 346 € nets et un apport moyen de 49 392 €, pour un projet d’un montant avoisinant les 269 000 €.
Cependant, ces moyennes masquent des disparités générationnelles marquées, selon l’étude du courtier Empruntis :
•    Moins de 30 ans : budget plus serré (260 900 €), apport limité (25 721 €), revenus de 3 512 €/mois.
•    30-39 ans : catégorie dominante (40,1 % des projets), avec un apport moyen de 49 176 €.
•    50 ans et plus : budget élevé (327 241 €), effort d’épargne important (apport de 110 382 €).
Tous partagent le même objectif : devenir propriétaires de leur résidence principale, majoritairement dans l’ancien (plus de 90 % des cas), avec une nette préférence pour les maisons, particulièrement chez les plus de 50 ans (71 %).  

Un crédit plus accessible… pour les bons dossiers de prêt

  La baisse des taux de crédit immobilier en 2024 a nettement amélioré les conditions d’emprunt, bien que la tendance se soit inversée début 2025, avec une remontée de l’OAT 10 ans à 3,31 %. Néanmoins, les banques restent très compétitives : elles proposent des crédits complémentaires à taux bonifiés, acceptent des durées plus longues et se montrent plus tolérantes sur l’apport personnel, à condition que le dossier reste solide.
Un exemple frappant : avec un taux de 3,45 % sur 25 ans, un prêt de 200 000 € génère une mensualité de 996 €. Il faut un revenu minimum de 2 850 € pour que l’effort d’endettement reste conforme au seuil réglementaire de 35 %.
Les jeunes, généralement en meilleure santé, bénéficient également d’assurances-emprunteur moins coûteuses, ce qui joue favorablement sur le taux d’effort global.  

Où achètent les primo-accédants ?

  L’accession à la propriété reste toutefois profondément inégalitaire selon les territoires, d’après le courtier en crédit immobilier. Pour un logement de 60 m², le coût mensuel de financement peut aller de 803 € au Havre à 3 509 € à Paris. Ces écarts renforcent l’exode des primo-accédants vers les villes moyennes, où les projets sont plus accessibles. Lire aussi - Comment réussir son premier achat immobilier ?  

Un environnement politique et fiscal favorable

 
La campagne "sans intérêt" du gouvernement veut faire connaître les aides à l’achat immobilier, notamment le PTZ, auprès des jeunes primo-accédants. © Ministère du Logement
Pour encourager cette dynamique, l’État a renforcé ses dispositifs d’aide à partir du 1er avril 2025 et le fait savoir avec une campagne de communication nationale :
•    Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) a été élargi à l’ensemble du territoire, pour l’achat d’un bien neuf (maison ou appartement) ou ancien avec travaux. Il peut désormais financer jusqu’à 50 % du coût d’un projet dans la limite de 360 000 €, sous conditions de ressources.
•    L’exonération de droits de donation, jusqu’à 300 000 € par bénéficiaire, permet à la famille d’aider un jeune acheteur sans impôt, à condition que le don soit affecté à l’achat ou à la rénovation énergétique d’une résidence principale.
•    Le Prêt Accession Action Logement propose jusqu’à 30 000 € à taux fixe de 1 %, pour les salariés du privé souhaitant devenir propriétaires.
•    Le PAS (Prêt Accession Sociale), pour les revenus modestes, propose jusqu’à 100 % du financement du bien (hors frais annexes), à taux réduit, tout en ouvrant droit à des frais de notaire réduits…  

Un avenir sous tension pour devenir propriétaire ?

  Si l’alignement conjoncturel semble favorable, des incertitudes demeurent. Le marché reste sensible à toute remontée brutale des taux et la pression sur l’épargne continue de freiner certains ménages. Caroline Pasquereau, directrice marketing d’Empruntis, tempère : « Les jeunes ménages devront faire face à une pression accrue sur l’épargne disponible et à une sélection rigoureuse des biens immobiliers. »
La réussite des projets dépendra donc d’une double agilité : capacité à adapter son projet immobilier aux réalités locales et mobilisation efficace des nombreux dispositifs d’aide existants.  

Des clés en main, mais un verrou à débloquer

  En 2025, les primo-accédants disposent donc d’un environnement relativement porteur : taux de crédit attractifs, aides renforcées, banques ouvertes à des dossiers bien construits. Mais ils doivent encore affronter des obstacles structurels : rareté de l’offre, inflation du coût du foncier, disparités régionales.
La campagne nationale de communication lancée par le ministère du Logement vise justement à mieux faire connaître les outils à leur disposition. En somme, si les leviers existent, encore faut-il savoir les activer… et pouvoir les supporter. La pierre n’a rien perdu de son attrait patrimonial. Encore faut-il pouvoir poser la première.

Une campagne « sans intérêt »... pleine d’intérêt !


Depuis le 5 juin 2025, le ministère du Logement mène une campagne de communication nationale inédite pour valoriser les aides à l’accession à la propriété. Jouant sur le double sens du « sans intérêt », en référence au Prêt à Taux Zéro, le gouvernement adopte un ton complice et décalé pour capter l’attention des jeunes ménages. Affichage urbain, spots radio, tutos sur les réseaux sociaux : tous les canaux sont mobilisés pour faire connaître les dispositifs comme le PTZ, l’exonération de donation jusqu’à 300 000 €, ou encore les prêts bonifiés. L’objectif ? Redonner confiance et lisibilité à un marché souvent jugé complexe, et inciter les 25-35 ans à franchir le pas de la primo-accession.